L’AMA (Agence mondiale anti-dopage) a été condamnée par le Grand Tribunal d’Instance de Paris pour « atteinte à la présomption d’innocence » envers Habib Cissé. L’ex conseiller de Lamine Diack est mis en cause et actuellement en détention provisoire à cause des affaires de corruption qui éclaboussent la fédération internationale d’athlétisme (IAAF)
Cette affaire de corruption qui maintient l’IAAF dans la tourmente depuis des mois ne semblent pas près de s’arranger, en tout cas pas sans remous. Pour rappel, de lourds soupçons de corruption pèsent sur la fédération mondiale de l’athlétisme et notamment en la personne de son ex-président, Lamine Diack.
On découvrait avec (plus ou moins de) stupeur un système de corruption institutionnelle tissé entre des membres de l’IAAF et la fédération russe : des pots-aux-vins versés contre des modifications ou des dissimulations de résultats positifs au dopage, voire des ralentissements de procédures punitives pour les athlètes russes. Une sombre affaire, dans laquelle est impliqué entre autres, Habib Cissé, ex-conseiller du président déchu, Lamine Diack.
Depuis une semaine, l’enquête déclenche à son tour son lot de controverses. L’AMA vient en effet d’être condamnée par le Tribunal de Grande instance de Paris pour « atteinte à la présomption d’innocence » d’Habib Cissé. L’AMA devra donc verser 8000€ à Habib Cissé (solidairement avec le président de la commission chargée de l’enquête) auxquels seront ajoutés 2500€ pour les frais de justice occasionnés.
Le tribunal reproche un « préjugé de culpabilité » dans les démarches de la commission. Est visé notamment le rapport d’enquête de l’AMA du 14 janvier 2016, dans lequel Habib Cissé est décrit comme un des responsables des manipulations des résultats anti-dopage pour les athlètes russes. Activité pour laquelle il aurait été grassement payé par les instances ou les athlètes russes eux même, qui pouvaient ainsi continuer à s’aligner dans les grandes compétitions internationales.
Ce scandale met non seulement en cause l’intégrité d’une organisation sportive mondiale, mais aussi celui de tout l’athlétisme, qui avait jusqu’à présent été relativement épargné par les affaires alliant dopage et gros sous. L’athlétisme mondial semble maintenant embourbé dans ses failles, ce qui empêche jusqu’à présent la justice de faire place nette.
Photo IAAF Council Beijing 2006 (sports.cn)