La première journée des championnats du monde d’athlétisme s’achève à Londres, dans un décor qui fleure bon la nostalgie des JO 2012. Bien que cette soirée inaugurale n’a comporté qu’une finale, l’adrénaline était déjà au rendez-vous ! On a prié pour les ischios de Vicaut, les yeux rivés sur la première ligne droite de Bolt, retrouvé la douce voix de Patrick Montel et l’anglais de Nelson Monfort…Mais on a surtout vibré face à la démonstration de force du roi de la soirée : Mo Farah, champion du monde 2017 du 10 000 mètres.
Mo Farah en maître dans sa finale du 10 000 mètres
Invaincu depuis 2011, champion du monde en titre sur 5 000 m et 10 000 m, champion olympique en titre sur ces deux mêmes distances. Le palmarès a de quoi impressionner, surtout si on prend en compte que le Britannique Mo Farah tire sa révérence à domicile. Avant de se consacrer au marathon, l’indétrônable prenait une dernière fois le départ sur la piste de l’Olympic Stadion de Londres pour un 10 000 m. Et quelle course ! Bien décidé à ne pas laisser l’archi favori s’en tirer à si bon compte, les Kenyans et les Ougandais ont tenté une coalition Tous-Contre-Mo-Farah en se relayant en tête de course. Imposant ainsi un train d’enfer à ce 10 000 m, les accélérations de ces outsiders n’ont pourtant jamais suffit pour décrocher le futur vainqueur de la course. D’une facilité déconcertante, Farah n’a jamais été distancé. Toujours bien placé, remontant ses adversaires un à un et prenant même le luxe de se signer ou de haranguer la foule à mi-course ! Les accélérations de ses rivaux n’ont pas suffit à enrayer la machine qui a porté son attaque à 800m de l’arrivée et s’est définitivement envolée dans les 200 derniers mètres. Mo Farah champion du monde pour la cinquième fois, Mo Farah seul vainqueur contre tous. Mais jamais encore il n’avait dû batailler aussi fort pour se détacher. Qu’importe, l’exploit est là, en 26’49“51. Ne manque encore que la finale du 5 000 m pour le transformer en légende.
Usain Bolt, le chrono encore en retrait
En parlant de légende, une autre a foulé le tartan lors de cette première journée de Mondiaux. Et pas des moindres. Le roi Bolt a également choisi de tirer sa révérence à Londres. Annoncé dans la sixième et dernière des séries du 100 mètres, tout le monde l’attendait. Ses 9“95 et son 7ème rang mondial de la saison n’ont pas inquiété le géant aux huit titres mondiaux et huit titres olympiques le moins du monde. Sa facécie au départ a une fois de plus ravi le public londonien, qui lui a réservé un accueil digne d’un fils du pays. Avec 10“07 Bolt gagne sa série, tout en sachant pertinemment qu’il en faudra plus pour vaincre les Gatlin, Blake et autres Coleman qui n’attendent qu’une occasion pour le faire descendre de son piédestal. On peut même louer les ischios de Jimmy Vicaut d’avoir tenu le choc de cette première course, lui assurant une qualification directe pour les demi-finales en 10“15.
Le hashtag de la compétition #BeTheNext reflète bien la cérémonie d’adieux que Bolt l’éclair aimerait fêter lors de ces Championnats. Pourtant, s’il semble intouchable, ils sont une flopée à prétendre prendre sa succession et ce, sans avoir la politesse d’attendre son départ.