Pour sa dernière édition au Stade de France, le meeting de Paris a eu on lot de bonnes surprises. A l’affiche, pas moins de 8 champions olympiques et quatre des six médaillés français à Rio. Les spectateurs de la 12ème étape de la Ligue de Diamant ont assisté à un record du monde au 3000 mètres steeple féminin, la victoire de Lavillenie et des performances de premier plan. C’était aussi l’occasion pour le public français de célébrer leur champions après Rio.
Bye Bye le Stade de France! Pour sa prochaine édition, les organisateurs du meeting ont choisi un autre stade parisien, celui de Charléty. Moins séduisant mais moins cher, quand on sait que le meeting a perdu son sponsor principal, la firme Arena.
Un record du monde au 3000 mètres steeple féminin pour la dernière édition.
Pour la der des der au Stade de France, le meeting de Paris peut se gorger d’avoir eu une édition historique, avec le premier record du monde battu en son sein. En effet, la Barheïnie Ruth Jebet a battu le record du monde du 3000 mètres steeple féminin au terme d’une course au rythme infernal. La jeune femme de 19 ans a été en avance sur tous les chronos de mi-course de l’ancien record, détenu depuis 2008 par la Russe Gulnara Galkina. Jebeth a fini sa course en 8’52″78 et a ainsi battu l’ancien record du monde de plus de six secondes.
Au lieu de célébrer sa performance, la jeune Bahreïnie, anciennement kényane s’est rapidement retirée face aux questions des journalistes sur son récent changement de nationalité. Sebastian Coe, Président de l’IAAF, a également déclaré lors du meeting vouloir durcir les règles de « transfert d’allégeance », afin d’enrayer le système de rachat d’athlètes venant de pays peu développés. Si cette pratique est discutable et connue de tous, il semble cependant injuste de cristalliser les reproches sur cette seule athlète.
Il a également été suggéré que Jebet aurait attendu ce meeting pour battre ce record plutôt qu’aux JO, afin de toucher la prime des organisateurs et celle de son équipementier. Cette tactique, vieille comme le monde, n’a pourtant jamais été reprochée à Yelena Isinbayeva ou à Sergueï Bubka, qui battaient déjà leurs propre records mondiaux centimètre par centimètres à chaque compétition.
Renaud Lavillenie, fin de la déprime!
Aux oubliettes, la défaite de Rio! Le perchiste français a enfin renoué avec la victoire et surtout avec son public, après deux compétitions à la deuxième place. Avec un saut à 5,93 mètres passé du premier coup, Lavillenie a pris sa revanche sur le deuxième, l’américain Sam Kendricks, qui l’avait battu à Lausanne. Porté par un public parisien acquis à sa cause, le perchiste à sorti le saut de la victoire à 5,87 mètres, malgré les jambes lourdes : « J’étais très fatigué après Lausanne, mais le public m’a poussé et c’était la meilleure chose pour ce dernier au stade de France », explique l’athlète. Un retour en force, qui lui assure quasiment sa 7ème victoire en Ligue de Diamant, encore du jamais vu en athlétisme.
Le retour à la maison pour les athlètes français.
Lavillenie n’a pas été le seul à profiter de la ferveur du public parisien. Quatre des six médaillés français de Rio ont participé aux retrouvailles avec leurs supporters. Lemaître a dû renoncer au 100 mètres une heure avant la course, à cause d’un rhume. Dimitri Bascou, quant à lui, n’a pas couru car le 110 mètres haies n’était pas au programme cette année. Cela n’a pas empêché une ambiance survoltée dans les tribunes, témoignant d’un réel engouement pour cette équipe de France d’athlétisme. Ce public, que les athlètes français ont su conquérir et charmer pendant ces JO, il montre aujourd’hui son soutient et son attachement. A l’image de Mélina Robert Michon, devenue très populaire après sa médaille d’argent à Rio. Cette dernière n’a pas pu inverser la hiérarchie olympique et d’incline de nouveau devant la croate Sandra Perkovic (64,36m contre 67,72m). Les autres français en lice ont participé au meeting de manière détendue. Mahiédine Mehkissi a couru un 3 000 mètres plutôt relâché. Le décathlonien Kevin Mayer a lui lancé le javelot à 60,11 mètres, histoire de garder la forme.
Le chat de PAB…
Une des principale attraction de la soirée était la présence VIP de la nouvelle star de l’athlétisme français; Rabs, le chat de Pierre-Ambroise Bosse. Affublé d’un tshirt bleu, le félin gris était venu spécialement pour soutenir son maître, qui courait le 800 mètres. Bosse a malheureusement faibli dans la dernière ligne droite et a terminé 6ème en 1’43″58 au terme d’une course très rapide. Le premier, A. Kipketer, a battu son record personnel en 1’42″87, suivi de T.Makhloufi (1’42″98) et J.Kitilit (1’43″05). Le deuxième français engagé dans la course, Samir Dahmania fait 9ème en 1’44″07.
D’autres belles performances ont rythmé la soirée parisienne. On attendait beaucoup du 100 mètre haies et de la nouvelle détentrice du record du monde, l’américaine Kendra Harisson (12″20 le 16 juillet 2016 à Londres). Elle remporte sa course avec le temps significatif de 12″44. Sa compatriote Dawn Harper-Nelson est deuxième en 12″65 et la Britannique Cindy Ofili complète le podium en 12″66. Deux françaises étaient engagées dans cette course. Cindy Billaud est 6ème en 13″02 et Sandra Gomis 8ème en 13″18.
Le 100 mètres plat a été plus difficile pour Jimmy Vicaut. Privé de la présence de son compatriote, Christophe Lemaître, le co-recordman d’Europe boucle sa ligne droite en 10″12, ce qui lui vaut la cinquième place. Devant lui, l’Ivoirien Ben Youssef Miété arrache la victoire en 9″96, suivi du Sud-Africain Akani Simbine (10″00) et du Néerlandais Churandy Martina (10″01).
Dans l’image: Ruth Jebet (Jiro Mochizuki)