C’est désormais le groupe de télécom Altice et sa chaîne SFR Sport qui gèreront la diffusion de l’athlétisme français et les évènements sur le sol français. Après un appel d’offre lancé au printemps et des mois de négociations, la Fédération s’est décidée pour le projet de SFR Sport. La chaîne commercialisera les droits des évènements et des équipes nationales. L’athlétisme français prend un tournant radical dans sa visibilité médiatique.
Il faut y voir les conséquences des bons résultats de Rio. Médaillés, regardés et plébiscités par un public devenu fidèle et surtout nombreux, les athlètes français et leur image suscitaient l’intérêt des chaînes privées. On peut voir ici que l’athlétisme français a élargi son public, et est donc devenu apte à recevoir des investissements plus conséquents.
Selon Bernard Amsalem, le président de la FFA, cette nouvelle et ambitieuse politique de visibilité permettra une « diffusion et une visibilité plus large, diversifiée et réactive. » Le projet SFR a donc remporté les suffrages des hautes sphères de l’athlétisme français grâce à la promesse d’une programmation avantageuse sur les grilles de diffusion, sa polyvalence sur les supports de promotion et une convergence télécom-média. Caractéristiques qui auront permis au groupe Altice de remporter le marché.
Du côté desdits partenaires, le directeur général d’Altice (Michel Combes) et le président général de la chaîne SFR Sport (François Pesenti) se félicitent de ce nouvel accord. SFR Sport ajoute l’athlétisme à sa programmation déjà bien dotée en accords de diffusion : la Première League, basket, rugby anglais, ski, tennis… Dans la perspective des JO 2024 possiblement à Paris, SFR Sport poursuit sa conquête dans la diffusion du sport français.
A la vue des éléments déjà dévoilé, le programme des festivités semble assez alléchant. Toutes les disciplines de l’athlétisme français (ou presque) seront mises en lumière. Trois grands axes sont prévus :
Une section Piste regroupe la diffusion de tous les évènements nationaux et internationaux sur le sol français. Ce qui comprend les championnats de France indoors et Elites en plein air, mais aussi le circuit des meetings nationaux estival et hivernaux, dont Fly europe Paris et le meeting de Paris (étape de la diamond league).
La deuxième section concerne le Running. Les championnats de France Elite cross et trail seront donc couvert par la chaîne, ainsi que les circuit FFA d’Ekiden et le sommet de la course à pied organisé en France. Les deux premières sections seront accompagnées chacune d’un magazine spécifique : Tour de Piste et J’aime courir.
Le dernier aspect est totalement focalisé sur l’équipe de France. Un magazine entier sera dédié à l’équipe nationale. Au programme, une plongée dans les coulisses de l’entraînement, des compétitions et le quotidien des champions toutes disciplines confondues. Il a même été prévu que le Décanation sera diffusé !
C’est donc un sacré coup de projecteur pour l’athlétisme sur le sol français, qui profite de la lumière de Rio pour écrire une nouvelle page dans sa stratégie de communication. Chose qui n’est pas sans conséquences : Si le programme de SFR Sport semble plaire à tous, ne pourront en profiter que ceux qui payent un abonnement à ladite chaîne… Car Altice, loin d’être une association de bienfaisance, recherche aussi le profit et donc les abonnés.
On est loin de l’univers public de France Télévision qui primait jusqu’alors. La chaîne publique continuera de diffuser les grands évènements internationaux dont les JO. On pourrait regretter que cet élargissement ne profite pas à ceux qui ne payent que la quittance Télévision.
Ce choix illustrerait la volonté de la FFA de prendre la part du lion dans la diffusion du sport, de plus en plus l’apanage de chaînes privées comme Being Sport. Il est fort à parier que certains athlètes passionnés prendront un abonnement à SFR sport suite à ce partenariat mais on pourrait parier que beaucoup ne le feront pas.